Au lever du jour, l’éclat doux du soleil caresse la baie de Marigot. Plus loin, sur le rivage opposé, l’animation semble différente. Les enseignes se parent de l’anglais, le dollar remplace l’euro ; pourtant, aucune épaisse frontière ne vient marquer la séparation. Ici, sur ce rocher de 87 km², la délimitation territoriale se déploie sans barrière visible entre la partie française au nord – « Saint-Martin » – et la partie néerlandaise au sud – « Sint Maarten ». C’est l’un des seuls exemples au monde où la géographie, le droit, et le quotidien se frôlent sans s’opposer bruyamment.
Située dans les Petites Antilles, l’île de Saint-Martin se distingue par sa spécificité géopolitique : son territoire est partagé entre deux pays souverains, la France et les Pays-Bas, et ce depuis le milieu du XVIIe siècle. Cet article propose d’explorer dans le détail ce partage, ses origines, ses conséquences et son fonctionnement au quotidien, pour mieux saisir la singularité de l’expérience vécue ici, entre « la partie française » et « l’olandé », le Sud néerlandais.